Le casse-tête de la reprise des spectacles…

Après la sombre période du confinement et la fermeture des lieux de rassemblement et de spectacle, les théâtres, les opéras, les Festivals se proposent de reprendre à des conditions spéciales l’activité. Wanderer se fait écho de ces annonces, notamment sur nos pages en italien. Pesaro, Martina Franca, Vérone, Ravenne, Rome, Naples, ont une offre certes réduite mais très diversifiée en juillet et août. Salzbourg ouvre dans des conditions très spéciales tout le mois d’août. Zurich annonce déjà une ouverture de saison modifiée, mais très originale du point de vue des organisations, Berlin annonce des modifications de programmation en début de saison. En France, les choses sont moins claires (ou plus sombres) à part le Festival de La Roque d’Anthéron et quelques manifestations locales de qualité mais dispersées, rien n'a pu se passer.
Il est intéressant de faire le point et de voir en quoi ces manifestations sont symboliques, ou cherchent à proposer une autre manière de faire de la musique qui peut aussi bien stimuler qu’inquiéter quelquefois.

Des conditions difficiles

Le Figaro dernièrement se faisait l’écho de la crise de la musique dite classique aux USA, crise de public (de 13% à 8% en une vingtaine d’années), mais aussi crise sociale, à l’heure des indices de discrimination dans un genre plutôt « blanc »  et désormais quand même quelque peu asiatique : la musique classique jouit de prestige en Asie et notamment en Chine, Corée et Japon, et elle a par ailleurs triomphé au Venezuela avec El sistema de José Antonio Abreu, mais la situation du Venezuela est loin actuellement des plaisirs musicaux, même si El sistema a fourni chefs, solistes et musiciens d’orchestre en nombre ces dernières années, montrant qu’une politique volontariste de pratique musicale, de formation et de diffusion débouchait sur des résultats incomparables en termes de maillage de la population, de toutes classes sociales.
Et ainsi de s’interroger sur l’avenir de la musique classique et des dangers divers qu’elle court, notamment aux USA où les institutions dépendent des subventions privées, même si elles sont transformées par les réductions fiscales en subventions publiques déguisées.
Cette crise de la musique classique se lit aussi dans la manière dont en France notamment, media et gouvernement ont à peu près souverainement ignoré les questions qui se posent aux artistes, aux musiciens, aux orchestres, aux chœurs, aux opéras. Nous avons souligné dans le Blog du Wanderer comment avaient évolué les relations chaotiques de l’État et de son Opéra National en temps ordinaires. A fortiori en temps extraordinaires, quand le ministère ne donne aucune impulsion d’aucune sorte, comme actuellement. Michel Guerrin dans Le Monde s'en est fait l'écho, et a aussi analysé la situation à la lumière des dernières élections municipales, qui ont élu des municipalités écolo, mais pas très opéra ni classiques (à Grenoble, c'est Requiem pour un massacre)((https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/03/le-laboratoire-grenoblois-explique-en-grande-partie-l-extreme-mefiance-du-monde-culturel-envers-les-ecologistes_6045006_3232.html)). On lira aussi avec profit l'article du même consacré à l'arrivée de Roselyne Bachelot au Ministère de la culture ((https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/10/roselyne-bachelot-c-est-le-retour-du-monde-d-avant-mais-tout-le-monde-s-en-fiche_6045812_3232.html))
Or actuellement tout le monde du spectacle se trouve à la croisée des chemins.
Le monde du classique n’échappe pas à la règle, et les institutions musicales répondent en ordre dispersé aux sirènes de la reprise, incluant les incertitudes d’un virus encore menaçant dont il faut craindre qu’il n’ait pas encore dit son dernier mot. Le monde du classique est bien plus fragilisé parce qu’il est une niche, parce que son public n’est hélas, pas si jeune, ni si nombreux, et parce qu’en termes d’intérêts économiques, il ne peut se comparer aux musiques actuelles, elles aussi d’ailleurs lourdement frappés (annulations en cascades, dont Les Vieilles Charrues ou Rock en Seine).
Assez cyniquement, l’État a bien compris que les pressions ne viendraient pas du classique, et qu’en termes de charité bien ordonnée, mieux vaut se pencher sur d’autres patients, et notamment le sport (on vient d’apprendre que Roland Garros claironne attendre des milliers de spectateurs l’automne prochain).

Nous voulons observer ici, faisant fi des frontières dans un domaine largement internationalisé, les réponses apportées ici et là par les institutions musicales, en séparant la problématique de l’été de celle de la rentrée. De Paris à Rome, de Zurich à Salzbourg ou à Berlin, les propositions sont très diverses : on sent bien que l’on est sur le fil du rasoir et cet été et l’automne sont loin de refléter les périodes habituelles des grandes créations et des nouvelles productions : la plupart du temps elles sont renvoyées à plus tard ou modifiées et adaptées aux dures exigences des temps.

L’été musical alternatif en Europe

Les institutions qui proposent des programmes alternatifs doivent conjuguer trois impératifs :

  • La sécurité sanitaire du public, des artistes et des techniciens
  • L’équilibre économique, dans des conditions très particulières
  • Le maintien de l’exigence de qualité qui est la marque des grandes institutions.

Dans chaque pays, les réponses sont différentes et en plus, chaque institution en vertu de son histoire, de son prestige et de ses exigences propres a apporté les réponses spécifiques. Il n’est évidemment pas question de lister toutes les propositions qui ont essaimé ces dernières semaines en Europe mais de faire un état des lieux général en soulignant d’abord l’incertitude qui règne partout.
Si pour l’instant, foyers signalés mis à part, dans la plupart des pays de l’UE (en incluant Suisse et Norvège, parties de l’espace Schengen), l’épidémie marque le pas et a permis à court ou moyen terme de faire des propositions, quelquefois prestigieuses : les artistes qui sont restés pendant plusieurs mois sans activité ou presque sont disponibles : on va voir par exemple Jonas Kaufmann à Genève le 2 juillet, et à Naples à la fin du mois de juillet et à Grafenegg en août : c’est maigre, mais c’est déjà ça.
La question se pose d’ailleurs de manière moins sensible en été, où de nombreuses manifestations se passent en plein air, en Italie notamment, comme en temps ordinaires (Festivals della Valle d’Itria, de Macerata, de Vérone et de Spoleto). Dans cette Italie en reconquête touristique, certains théâtres ont créé des saisons d’été adaptées (à Rome au Circo Massimo plutôt qu’à Caracalla, à Naples Piazza del Plebiscito), bref des propositions alternatives existent.
Les difficultés sont plus aiguës pour les manifestations en espace fermé, car la circulation du virus rend les espaces clos plus sensibles, avec la nécessité de la distance physique pour tous, et donc des programmes adaptés et des assistances plus clairsemées. L’ouverture très officielle du Ravenna Festival le 21 juin en plein air, à la Rocca Brancaleone, avec rien moins que Riccardo Muti à la tête de son Orchestra Cherubini a réuni à peine trois cents spectateurs, mais le Festival propose une quarantaine d'événements de tous types jusqu'au 30 juillet. De même que le public hésite encore à voyager, il hésite d’autant plus à se réunir : le confinement est encore un souvenir douloureux et personne n’a envie de tenter le diable.

Milan un des foyers les plus exposés à la Covid-19, est vide, Venise clairsemée avec un fort tourisme italien et quelques touristes autrichiens, allemands ou français. Tout cela prendra du temps.
Il faut être évidemment réaliste, tant que le virus circulera, le monde du spectacle vivant devra répondre en conséquence, selon l’intensité de sa circulation, épée de Damoclès suspendue tant qu’un vaccin n’aura pas été mis à disposition, ce qui ne saurait être dans un futur proche. Tout le monde ou presque a déjà renoncé à une rentrée « normale », on est déjà à une rentrée « normale » reculée à janvier et l’offre automnale quand elle existe, reste prudente et relativement conforme aux exigences sanitaires. Il faut donc naviguer entre virus et exigences sanitaires et exigences économiques et sociales. Das Rätsel bleibt  ungelöst ((le casse-tête reste sans solution)), comme affiche la Schaubühne  de Berlin au-dessus de son entrée principale.

L'entrée de la Schaubühne de Berlin

Du côté allemand, on a vu les initiatives du Philharmonique de Berlin d’offrir des programmes originaux sans public, mais en streaming en direct (comme l’a fait aussi la Bayerische Staatsoper) et bien des grands festivals, Bayreuth en tête, n’ont pu se tenir.
À Bayreuth, les conditions particulières de l’organisation rendaient impossible y compris une programmation réduite : qui connaît la fosse de Bayreuth sait qu’elle est étroite, très fermée, et qu’elle constitue un parfait bouillon de culture sans distanciation physique aucune. Par ailleurs, les conditions techniques n’étaient pas réunies (répétitions, présence de techniciens venus de toute l’Allemagne, exigence du chœur lui-aussi à réunir). Enfin, l’absence de salle climatisée, les sièges trop rapprochés auraient demandé d’occuper au minimum un siège sur trois : tout cela accumulé aurait créé plus de problèmes insolubles que de solutions alternatives. Ce qui fait Bayreuth, c’est le théâtre, c’est la salle : elle est impraticable en l’état. On vient cependant d'apprendre que symboliquement Christian Thielemann dirigerait un concert avec Camilla Nylund et Klaus Florian Vogt le 25 juillet, jour traditionnel de l'ouverture du Festival.

Du côté de Salzbourg, on a pu proposer une solution réduite, mais bien construite, à cause de l’exigence du centenaire et des conditions relativement favorables offertes : lieux de concerts et de représentations multiples (dont le plein air comme la Domplatz pour Jedermann) avec des capacités plus larges, permettant une plus grande dispersion du public, même s’il sera par force réduit et des fosses d’orchestre vastes (notamment à la Felsenreitschule). L’habileté du staff artistique et administratif (l’inusable Helga Rabl-Stadler, dont le mandat, commencé en 1995 prend fin en 2020 et le directeur artistique Markus Hinterhäuser) a fait le reste.
Contrairement à Bayreuth aux conditions techniques impossibles, Salzbourg par sa diversité permettait une offre plus large, même si réduite à une trentaine de manifestations pendant le mois d’août. De plus l’expérience de Salzbourg, qui propose un programme réduit mais « normal » (il y a du Mahler, la Neuvième de Beethoven, Elektra…) avec des orchestres aux musiciens nombreux et des chœurs) permettra à d’autres théâtres de se réguler en fonction de la réussite de Salzbourg qui pourrait faire office de modèle adaptable.
Lucerne vient de proposer une édition ultra réduite du 14 au 23 août avec entre autres deux concerts du LFO dirigés par Herbert Blomstedt, deux récitals d’Igor Levit et un concert Bartoli/Capuano, avec des conditions d’accueil rigoureuses.
En France, les grands Festivals ont fermé boutique avec une certaine résistance de leurs managers rétifs à une annulation totale : aussi bien Olivier Py, contraint et forcé à Avignon, que Pierre Audi (dont nous avons publié une interview, voir le lien ci-dessous) refusant d’annoncer l’annulation pendant quelques jours. De fait, seul Aix répète les spectacles qui auraient dû être proposés dans cette édition 2020 et qui seront captées lorsque les productions seront programmées. En attendant, il propose un festival numérique #lascènenumérique, avec des débats, quelques récitals devant très maigre public retransmis en vidéo, et les productions emblématiques du Festival ces dernières années. Signalons néanmoins l'effort des Rencontres musicales d'Evian qui, dans ce beau lieu qu'est La Grange au Lac, ont monté un programme alternatif (Les Rencontres musicales d'Évian inédites) de concerts de chambre de haute qualité, avec un peu de public, et en libre accès sur Medici.tv avec le concours de Radio Classique.
La France s’est fermée au monde culturel avec une rigueur qu’elle n’a pas eu avec les cafés et restaurants… si l’on excepte les efforts de certains Festivals comme La Roque d’Anthéron (aux conditions de plein air permettant la dispersion du public). René Martin y a conçu un programme complet, riche, où il a cherché à adapter les conditions de l’offre aux exigences sanitaires, ainsi, l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven sera donnée dans des transcriptions pour quatuor ou quintette : c’est la seule offre structurée en France et il convient de la saluer avec chaleur. D’autres initiatives sont venues des orchestres de Radio France qui ont proposé des solutions alternatives dans le cadre du « Temps retrouvé » et qui maintenant accueillent du public en jauge réduite, on remarque aussi que la Philharmonie de Paris propose le 9 juillet le premier concert public de L’Orchestre de Paris avec son nouveau (et talentueux) directeur musical Klaus Mäkelä. Et on vient d'apprendre que l'Orchestre de l'Opéra National de Paris sous la direction de Philippe Jordan donnera deux concerts  au Palais Garnier les 13 et 14 juillet en hommage au dévouement des personnels soignants et de tous ceux qui ont œuvré en faveur de la collectivité durant la période  de confinement .

Pour le reste il y a des initiatives, souvent méritoires et poussées par des artistes (comme Renaud Capuçon par exemple), qui restent locales (quelques initiatives à Avignon hors Festival et quelques initiatives locales dans un autre domaine à Arles pour pallier l’annulation des rencontres photographiques par exemple) .
En France, l’état d’urgence sanitaire et le rôle anesthésique du Ministère de la Culture, grand muet devant l’éternel n’ont pas encouragé l’initiative. L’État a été un frein à la reprise d’une quelconque activité, même si les salles de cinéma ont pu rouvrir à jauge réduite. Si elles ont pu rouvrir dans des conditions spéciales, on se demande pourquoi Aix (au moins à l’Archevêché), Avignon (de manière très partielle) et Orange (face à Vérone et Macerata en Italie qui proposent une programmation réduite) voire Lyon (avec les Nuits de Fourvière) n’ont pu faire d’offre même très limitée, mais emblématique.
Entendons-nous bien, nous ne sommes pas dans le « y’a qu’à » ou « y’avait qu’à » et nous ne mettons pas en causes les directions de ces différentes institutions, plutôt victimes de la situation. Sans doute outre les questions logistiques, les questions économiques, l’inconnue de la réponse du public, la prudence de l’État (selon le principe de précaution aujourd’hui bien connu) ou même des collectivités territoriales doivent entrer en ligne de compte. Mais dans ce pays où l’actuel président dans les thèmes évoqués pour les deux dernières années de son mandat évoque la « reconstruction économique, sociale, environnementale et culturelle du pays » cette absence d’initiative laisse l’amertume en bouche. Reconstruction culturelle… Y’a du boulot vu l’état du secteur aujourd’hui.
L’État en France n’a pas poussé les grandes institutions à proposer, une offre de qualité avec un vrai public, même a minima. Il a laissé les initiatives locales naître, mais pour les institutions fortement subventionnées il n’a eu aucun rôle d’impulsion. Encéphalogramme plat pour l’État-Culture. Qu'en sera-t-il avec le nouveau gouvernement ?

À Genève si proche de la frontière, le Grand Théâtre a repris contact avec un public réduit pour proposer des concerts (d’abord avec 300 personnes) et même un récital Jonas Kaufmann le jeudi 2 juillet (avec 800 personnes) dans des conditions sanitaires strictes, y compris dans les toilettes, avec des sens de circulation, distribution de masques et de gel hydro alcoolique.

Il reste que vérité en deçà des Alpes et erreur au-delà ou plutôt vice-versa…
Il est en effet étonnant de constater qu’alors que nos voisins italiens ont été plus atteints que nous par le virus, ils affichent partout un désir de reprise même modeste.

Si on suit les activités d’un chef comme Daniele Gatti cet été, on reste étonné : en juin un concert spécial au Quirinale pour le Président de la République Sergio Mattarella, puis un concert sans public à Radio France dont nous avons rendu compte, enfin un concert à Florence avec l’orchestra del Maggio le 27 juin, puis en juillet  deux concerts à la RAI de Turin le 2 et le 9 juillet avec une formation réduite et un répertoire adapté (mais sans public et dans des conditions d’accès d’état de siège), puis trois représentations de Rigoletto au Circo Massimo de Rome (avec public, production Damiano Michieletto), puis un concert de nouveau à Turin le 23 juillet avec l’Orchestra RAI. D’autres chefs comme Michele Mariotti (Aida à Naples) et le jeune Michele Spotti (qu’on verra à Martina Franca et à Pesaro) ou Fabio Luisi (à Martina Franca) ont aussi donné de leur personne.
Beaucoup de structures culturelles organisent des concerts avec répertoire spécifique pour formations réduites ou des opéras en concert, ou des récitals pour lesquels les principales stars du chant italien sont sollicitées. Ce qui est possible en Italie n’est visiblement pas possible en France…
Quelques exemples italiens :

Piazza del Plebiscito a Naples vue du lieu où sera installée la scène.

 

Le dispositif de plein air prévu Piazza del Plebiscito à Naples (Aida, Tosca, Beethoven 9)
  • Nous avons cité la fin du mois de juillet au San Carlo de Naples qui s'installe Piazza del Plebiscito, à 50m du Teatro San Carlo, pour une Tosca (2 repr.) avec le couple Netrebko/Eyvazov et notre Ludovic Tézier en Scarpia, et une IXe de Beethoven, les deux dirigés par Juraj Valčuha, directeur musical du San Carlo, et une Aida (2 repr.) dirigée par Michele Mariotti avec Jonas Kaufmann, Anna Pirozzi, Anita Rashvelishvili, Claudio Sgura et Roberto Tagliavini. 

    Circo Massimo a Rome
  • Nous avons aussi signalé le Rigoletto de l'opéra de Rome (3 repr.) en version scénique ( de Damiano Michieletto) dirigé par Daniele Gatti directeur musical, mais la saison d'été se poursuit, au Circo Massimo et pas comme habituellement à Caracalla, à cheval entre juillet et août (jusqu'au 13 août) par une série de représentations de Il Barbiere di Siviglia de Rossini, de La Veuve Joyeuse de Lehár en version concertante (au pupitre des deux productions  Stefano Montanari que les lyonnais connaissent bien), ainsi qu'un ballet (Le quattro Stagioni) et deux concerts (6 et 9 août) d'Anna Netrebko et Yusif Eyvazov "Omaggio a Roma" dirigés par Jader Bignamini.
  • Troisième théâtre prestigieux à proposer une interessante reprise en juillet, La Fenice de Venise du 5 au 23 juillet : outre des concerts du choeur et de l'orchestre de La Fenice (en formation réduite et distanciée) des récitals (Alex Esposito le 22, Francesco Meli et Luca Salsi le 23) La Fenice propose deux concerts Haendel  et une production de Ottone in villa de Vivaldi, le tout dirigé par Diego Fasolis. Mais ce qui frappe surtout c'est le dispositif imaginé pour respecter les conditions sanitaires, une immense carcasse de navire à la place des fauteuils d'orchestre, à l'intérieur de laquelle prend place le public "distancié" et laissant une large surface (le reste du parterre) pour que les musiciens puissent jouer en  respectant la distanciation physique. On ne peut qu'applaudir à cette magnifique idée, à la fois pratique et esthétique. 

    Le dispositif prévu à la Fenice
  • Vérone a réadapté l’organisation des arènes en plaçant les 3000 spectateurs permis (sur 13500) dispersés sur les gradins, tandis que l’arena est réservée au dispositif musical (essentiellement des concerts de grandes stars 

    Le dispositif prévu à Vérone
  • À Martina Franca, petite ville enchanteresse des Pouilles, le Festival della Valle d’Itria propose une programmation réduite autour de versions de concert de Ariadne auf Naxos et des musiques du Bourgeois Gentilhomme de Richard Strauss, des récitals disséminés dans quelques points de la région  (En bord de la mer, à Polignano et à Tarente, dans les « masserie » ((Grandes propriétés agricoles des Pouilles)))
  • Macerata propose Don Giovanni dans la production de Davide Livermore vue à Orange en 2019 et une version de concert de Tosca, ainsi que des récitals
  • Pesaro propose dans le Teatro Rossini une production de La Cambiale di Matrimonio (avec la Cantate Giovanna d’Arco) pour public ultra réduit (300 pour une capacité de 900) et des récitals avec orchestre en plein air sur la Piazza del Popolo dans le centre-ville (Olga Peretyatko, Juan Diego Flórez. Jessica Pratt, Nicola Alaimo etc…).
  • Spoleto propose deux groupes de quatre jours (20–23 août/27–30 août) théâtre musical, concerts de solistes (Beatrice Rana), production de l’Orfeo de Monteverdi (MeS Pierluigi Pizzi) et concert final de Riccardo Muti avec son Orchestra giovanile Cherubini, le tout en plein air entre la piazza Duomo et le théâtre romain.
  • Le Festival Verdi de Parme à la rentrée propose des manifestations en plein air dans le cadre somptueux des jardins du Palazzo Ducale (avec Roberto Abbado au pupitre de Macbeth en français et Michele Mariotti pour Ernani, tous deux en version de concert) et des initiatives dans la ville et des récitals. 

    Dispositif prévu à Parme pour le Festival Verdi

 

Une rentrée incertaine

Mais si la question de l’été s’est posée avec des solutions diverses, celle de la rentrée se pose de manière encore plus aiguë.
La plupart des théâtres et des institutions musicales ont présenté leurs programmes, certains ont modifié leurs prévisions en fonction des incertitudes (Lyon commence en novembre, Paris commence en décembre ou janvier et profite de ces incertitudes et de l’impossibilité d’afficher des productions prévues (le Ring) pour des travaux dont la date a été avancée. On sait qu’à New York, le MET et tous les théâtres de Broadway ne reprendront pas avant janvier 2021, dans une situation sanitaire affolante il est vrai en ce moment.

En réalité, tout le monde reste très prudent pour l’automne et préfère prévenir que guérir, offrir une programmation sans trop de risques, sans trop d’investissements financiers dans de nouvelles productions dont on ne sait si elles pourraient être affichées, pour respecter les conditions sanitaires et se prémunir en cas de réveil du virus.
Les questions qui se posent sont évidemment bien plus sensibles que l’été où l’on voit que tant bien que mal on a eu des propositions au moins adaptées. La question de  la rentrée concerne le fonctionnement normal des saisons et donc la vie culturelle au quotidien, dans des espaces fermés, avec une gestion spécifique qui devra s’adapter aux variations des conditions sanitaires.
Les incertitudes sont énormes et les théâtres ne peuvent, face à ces incertitudes que s’engager à pas très mesurés.
Les points à considérer sont les suivants

  • Situation de la Pandémie, dont on annonce tantôt une seconde vague l’automne, cet hiver, tantôt pas de seconde vague – du moins en Europe. Ce qui n’incite pas aux grands projets.
  • Par conséquent : accueil du public, nombre, conditions et garanties sanitaires obligent à des réponses nécessaires des institutions qui ne peuvent rester indéfiniment fermées, mais qui ne peuvent engager des frais de nouvelles productions qui courent le risque de l’annulation ;
  • Impossibilité pour beaucoup d’artistes de voyager si leur pays est en situation de pic épidémique (USA, Amérique du Sud, Russie)

Ainsi, comme nous l’avons dit, on observera avec attention les dispositifs d’accueil du public à Salzbourg et Lucerne, mais aussi en Italie, pour en considérer les modèles et l’exécution.

Alors bien des théâtres ont déjà décidé de réadapter leur programmation à la situation et de proposer des alternatives au programme initialement prévu. Une fois encore, le système de répertoire (Allemagne, Autriche) permet une souplesse que le système stagione ne permet pas (Italie, France et ailleurs).
En réalité on devine que jusqu’au début du mois de janvier les organisateurs de spectacles s’estiment sur des sables mouvants et que tout le monde parie sur une reprise réelle début 2021. Même si l’on annonce des programmations apparemment « normales ». Mais là aussi, c’est l’incertitude.
Si on se souvient de la période de confinement, les théâtres pariaient d’abord sur juin, puis sur septembre, et désormais, sans (trop) le dire sur début 2021. Ainsi de la Scala qui annonça en avril la reprise possible en automne de trois opéras emblématiques du répertoire : Aida et La Bohème de Franco Zeffirelli et La Traviata de Liliana Cavani. Une récente visite à Milan m’a montré une ville désertée, visiblement encore sous le choc. Il apparaît difficile que la Scala puisse afficher trois productions avec chœurs et nombre de figurants important dans des conditions normales, alors que la Lombardie a été l’une des régions les plus frappées par le virus. Sans doute une révision est-elle en chantier.

Dans ces conditions, que l’Opéra de Paris soit fermé en début de saison apparaît comme une solution d’attente plutôt bienvenue, d’autant que la production phare, le Ring, ne pouvait être montée. Quant à Lyon, la saison commence en novembre par un Werther concertant avant la reprise réelle de la saison pour les fêtes de fin d’année.
Autre exemple, Genève a supprimé Turandot, nouvelle production coûteuse en masses artistiques de son début de saison pour ouvrir avec la plus prudente Cenerentola, chœur très limité, orchestre raisonnable, peu de chanteurs, production déjà rodée de Laurent Pelly.
La Monnaie de Bruxelles propose une création mondiale en septembre pour deux soirées en direct sur le site internet Is this the end ? une méditation sur la mort et l'au-delà (un fort écho avec notre actualité), supprime (ou reporte) deux productions en septembre pour reprendre vraiment la saison le 22 octobre 2020 avec une production de Die tote Stadt. Moyen de se laisser le temps de voir venir et de tenir compte de l'évolution de la situation.

En Allemagne les théâtres dans la période de rentrée privilégient l’appel à la troupe qui ne leur coûte rien, et changent les productions prévues en productions peu dépensières en musiciens et en chœurs. Évidemment Ariadne auf Naxos est le format idéal, c’est ce que la Staatsoper de Berlin a choisi d’afficher pour sa réouverture, avec d’autres modifications de sa saison plus avant. Ainsi si le virus reprend du service, les frais d’annulation resteront limités. C’est un exemple qui fait bien comprendre l’avantage d’un système de troupe.
La Komische Oper de Berlin propose aussi un début de saison alternatif qui ne manque pas de séduction cependant, parce qu’avec Barrie Kosky comme intendant, l’imagination est toujours au pouvoir. Voilà ce qu’il écrit pour justifier les modifications : « réagir à l'imprévu, aux surprises et trouver des solutions créatives aux événements et aux défis qui surviennent soudainement – c'est finalement l'activité habituelle d'une maison d'opéra. »
La Komische Oper a une troupe de 25 chanteurs, un chœur de 60 éléments et un orchestre de 100 musiciens, tous rompus à divers répertoires et donc particulièrement élastiques.

Barrie Kosky

Barrie Kosky continue : « Pour les mois de septembre à décembre 2020, nous avons donc élaboré une toute nouvelle programmation qui puisse tenir compte de l'évolution des règles de sécurité et en même temps faire face aux nouvelles circonstances de manière amusante et imaginative. Il en résultera de nouveaux formats – entre autres, je vais refaire quatre nouvelles productions – qui n'étaient pas prévues auparavant et qui n'ont jamais été vues auparavant à la Komische Oper. »
Le lecteur pourra se référer au programme initial prévu et décrit dans notre article du Blog du Wanderer
La production de Katia Kabanova est annulée

  • Arnold Schönberg, Samuel Becket, Pierrot Lunaire MeS, Barrie Kosky, cette production, était prévue et par son format correspond parfaitement aux conditions : orchestre réduit, une seule protagoniste (Dagmar Manzel, une des stars de la Komische Oper), et pas de chœur.
  • Die (Verzauberte) Zauberflöte (la Flûte réenchantée) (MeS Barrie Kosky/Suzanne Andrade), la fameuse production de La Flûte enchantée, qu’on a vue à L’Opéra Comique à Paris, reprise et modifiée en fonction des conditions sanitaires. Le plus gros succès de la maison, revu pour l’occasion, devrait attirer du public.
  • La Grande Duchesse de Gerolstein, dans une saison où sont prévus de nombreux Offenbach. À la place des Contes d’Hoffmann, Kosky propose une nouvelle production imprévue, avec le baryton Tom Erik Lie dans le rôle-titre…
  • Mondnacht, de Robert Schumann, un spectacle musical mis en scène par Barrie Kosky autour de Lieder de Robert Schumann par le chœur et l’orchestre de la Komische Oper
  • Iphigenie auf Tauris, de Gluck (en version allemande), Mise en scène Barrie Kosky, nouvelle production non prévue non plus.
  • Die Blume von Hawaï (Opérette de Paul Abraham), en version concertante.
    Non prévue non plus, une opérette de Paul Abraham, compositeur emblématique de la République de Weimar, effacé par le nazisme.Comme on le voit, toutes les nouvelles productions s’adaptent aux circonstances, orchestre contenu, chœur dispersé ou invisible, peu de solistes. C’est d’autant plus facile quand on a troupe, chœur et orchestre à disposition, et donc sans frais supplémentaires…
    Si l’on passe aux reprises, elles sont peu nombreuses, car il y a quand même 6 nouvelles productions… Ces reprises se limitent à :
  • Super night shot, performance dans les rues de Berlin (vidéo…)
  • Eine Frau die weiss was sie will, opérette d’Oscar Straus, l’un des plus gros succès de la Komische Oper, à ne manquer sous aucun prétexte, avec deux chanteurs seulement (Dagmar Manzel et Max Hopp, super stars de l’opérette) et l’orchestre de la Komische Oper. Léger, et sans le savoir conforme aux conditions sanitaires : quatre représentations étaient prévues en avril, elles seront huit d’octobre à janvier.
  • Quatre concerts :
    – Trois concerts autour de Stravinsky
    – Une soirée Winterreise.

J’ai tenu à donner l’ensemble du programme de remplacement, simplement pour démontrer ce que l’alliance d’un système (le répertoire) et l’inventivité d’un intendant metteur en scène pouvait faire naître dans l’urgence. C’est une vraie leçon de gestion artistique.

D’autres théâtres avaient affiché, comme Hambourg et Zurich, de grosses productions. Pourquoi ces deux théâtres ? Parce qu’ils affichaient en ouverture de saison la même œuvre, Boris Godounov, l’une à Hambourg mise en scène par Frank Castorf, l’autre à Zurich mise en scène par Barrie Kosky : de quoi faire courir pour chacun le mélomane en folie. Chaque théâtre a choisi une solution différente et à chaque fois singulière.
Il n’est pas a priori question de proposer une nouvelle production de Boris Godounov qui exige gros orchestre, gros chœur et figurants, le tout en période d’incertitude.
Hambourg a donc décidé, tout en gardant Frank Castorf de proposer un spectacle tout à fait différent adapté aux circonstances. « molto agitato » ouvre la saison de Hambourg, un spectacle montage musical construit autour d’une nouvelle production de Les sept péchés capitaux de Kurt Weill, mais avec les Quatre Chansons op. 43 de Johannes Brahms et les Nouvelles Aventures de György Ligeti. Avec cinq solistes (dont Georg Nigl, Matthias Klink, Katharina Konradi) et un orchestre de chambre dirigé par Kent Nagano.
Autrement dit, c’est un choix qui maintient la présence de Castorf (avec un spectacle montage qui ne peut que lui convenir) et un minimum de participants. Cela reste séduisant, mais c’est adapté aux circonstances.

Zurich a fait un tout autre choix. Andreas Homoki l’intendant de Zurich est un metteur en scène et cette nouvelle production de Boris signée Barrie Kosky lui tenait à cœur. Il la conserve donc, mais avec des conditions très particulières qui peuvent faire âprement discuter.
L’Opernhaus Zürich, l’une des meilleures scènes d’Europe, est une salle à la capacité moyenne (1100 spectateurs) avec un rapport scène salle idéal, et une fosse qui peut accueillir les formats wagnériens, a fortiori un Boris, mais qui n’est pas extensible.
Aussi bien donc se pose la question de la distanciation physique dans la fosse et du chœur sur la scène.
Andreas Homoki affirme privilégier le spectacle, le visuel et donc les grosses productions. Il maintient donc Boris Godounov, avec cependant les adaptations suivantes :

  • Sur scène il fait confiance à l’imagination de Barrie Kosky pour maintenir une distance entre les artistes et proposer des solutions scéniques particulières, nous avons vu suffisamment de spectacles de Barrie Kosky pour savoir que c’est un maître dans l’aménagement de l’espace et des personnages.

Mais la véritable originalité est la solution musicale :

  • Suivant l’exemple de Bregenz où, en temps ordinaires, seuls les chanteurs et le décor sont visibles des spectateurs en plein air tandis qu’orchestre et chœur jouent en direct mais dans la salle attenante. Le spectateur du Festival de Bregenz (annulé cette année) entend donc en temps ordinaires musique et chœur à travers des haut-parleurs, Homoki a donc imaginé, d’après ce modèle placer orchestre et chœur dans des conditions de distanciation dans une grande salle de répétition, et le spectateur dans la salle verra le spectacle avec les chanteurs mais entendra la retransmission en direct de l’accompagnement musical et du chœur, comme à Bregenz. Ainsi la production est sauvée… Et seule la musique « en direct » y perd.

À ce dispositif quelques remarques :

  • Le public de Bregenz n’est pas le public de Zurich : il accepte les conditions sonores parce qu’il vient pour le spectacle en plein air sur le lac plus que pour la pureté musicale. Dans une vraie salle d’opéra, c’est différent…
  • Le choix de Homoki est non seulement de conserver le metteur en scène (comme à Hambourg), et la production avec les chanteurs en direct, mais avec orchestre et chœur en retransmission On est quand même à la limite du possible dans le monde lyrique. Le caractère de l’opéra, c’est d’avoir l’ensemble musical vivant, respirant ensemble avec le public. Certes, on peut faire confiance à la technique pour qu’il n’y ait aucun décalage ni aucun problème et on peut supposer que les équipes techniques auront fait tous les essais possibles pour la réussite de l’opération, mais l’opéra ce n’est pas « ça ».

C’est plus « ça » à Hambourg…

Entendons-nous bien : dans cette période si noire où le monde du spectacle a tant souffert et souffre tant, il faut de toute manière saluer les efforts quels qu’ils soient de ceux qui réussissent à faire des propositions alternatives qui sauvent les spectacles et font venir le public autant que faire se peut. Il faut être conscient que nous vivons une période exceptionnelle et que les réponses apportées en termes de productions ou d’initiatives visent à rendre l’impression au moins partielle qu’on reprend le chemin d’un théâtre « normal ». Il faut respecter aussi bien le choix de Andreas Homoki à Zurich qui privilégie le spectacle prévu en en modifiant les conditions de rendu (même si on est à la limite du possible à mon avis) , que celui de Georges Delnon à Hambourg qui propose avec la même équipe un tout autre spectacle qui gardera sans doute son pouvoir de fascination dans des conditions conformes. On perd Boris, mais on garde la vérité du spectacle musical vivant.
Si les conditions sanitaires se maintiennent au niveau actuel, les choses iront en s’améliorant, et donc toutes les solutions vidéos qui ont nourri nos soirées ou nos journées de confinement et qui nous ont permis de voir des spectacles qu’on n’avait pu voir ou de revoir des spectacles mythiques doivent laisser place à un peu de « vivant », un peu de vie. C’est pourquoi  si je trouve que l’option d’Aix de cette #lascènenumérique, dont les propositions sont variées, intelligentes, respectables, restent un pis-aller qui masque une certaine réalité désolante : un peu de vivant n’aurait pas nui…
Dans la période que nous traversons, et dans les circonstances d’aujourd’hui, il n’y pas de place pour le tout ou rien, il faut choisir de pactiser avec le virus. Nous savons bien que le public ne reviendra pas si facilement dans les salles, pas plus qu’il ne se précipitera dans les aéroports ou même les trains (la SNCF n’arrive pas à remplir ses trains cet été et a réduit son offre), mais on ne peut avoir le courage d’aller au cinéma, d’aller boire une bière au bar ou manger au restaurant et ne pas avoir celui d’aller voir un spectacle, quel qu’il soit d’ailleurs. Et quand il s’agira de retourner en septembre à l’école il faudra aussi faire des choix. Alors, oui pour l’école, pour le restaurant, pour Roland Garros et non pour l’opéra ou le concert ?
De toutes parts les publicités nous encouragent à rester en France cet été. La France est un merveilleux pays, mais cet été pour les mélomanes et pour les amateurs de lyrique privés depuis cinq mois, il y a peu de choix, et pour une fois, l’enfer n’est pas les autres, il faudra passer les frontières et respirer le bonheur d’être européen…

Adresse des sites des manifestations citées :

France :
Orchestre de Paris
http://www.orchestredeparis.com/fr/accueil

Radio France :
https://www.maisondelaradio.fr/concerts-classiques/

Festival d’Aix :
https://festival-aix.com/fr/blog/actualite/lascenenumerique

La Roque d’Anthéron :
http://www.festival-piano.com/fr/accueil/bienvenue.html

Opéra de Lyon
https://www.opera-lyon.com/fr


Belgique :

La Monnaie Bruxelles
https://www.lamonnaie.be/fr/program

 

Suisse :
Lucerne Festival
https://www.lucernefestival.ch/en/

Grand Théâtre de Genève
https://www.gtg.ch

Opernhaus Zürich
https://www.opernhaus.ch/en/

Autriche :
Festival de Salzbourg
https://www.salzburgerfestspiele.at/en/tickets/calendar?season=134

 

Italie :
Teatro San Carlo, Naples :
https://www.teatrosancarlo.it

Opéra de Rome :
https://www.operaroma.it

Teatro La Fenice, Venise
https://www.teatrolafenice.it/ 

Ravenna Festival
https://www.ravennafestival.org/en/

Festival della Valle d’Itria
https://www.festivaldellavalleditria.it/en

Macerata Opera Festival
https://www.sferisterio.it/

Rossini Opera Festival, Pesaro :
https://www.rossinioperafestival.it/en/

Vérone, Arena di Verona
https://www.arena.it/arena/en

Festival des deux mondes,  Spolète
http://www.festivaldispoleto.com/

Festival Verdi Parme
https://www.teatroregioparma.it/en/homepage/

 

Allemagne :
Komische Oper Berlin
https://www.komische-oper-berlin.de/

Staatsoper Unter den Linden Berlin
https://www.staatsoper-berlin.de/en/

Staatsoper Hamburg
https://www.staatsoper-hamburg.de/en/index.php

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Guy Cherqui
Agrégé de Lettres, inspecteur pédagogique régional honoraire, Guy Cherqui « Le Wanderer » se promène depuis une cinquantaine d’années dans les théâtres et les festivals européens, Bayreuth depuis 1977, Salzbourg depuis 1979. Bouleversé par la production du Ring de Chéreau et Boulez à Bayreuth, vue sept fois, il défend depuis avec ardeur les mises en scènes dramaturgiques qui donnent au spectacle lyrique une plus-value. Fondateur avec David Verdier, Romain Jordan et Ronald Asmar du site Wanderersite.com, Il travaille aussi pour les revues Platea Magazine à Madrid, Opernwelt à Berlin. Il est l’auteur avec David Verdier de l’ouvrage Castorf-Ring-Bayreuth 2013–2017 paru aux éditions La Pommerie qui est la seule analyse parue à ce jour de cette production.
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3 Commentaires

  1. Encore une fois le trio Allemagne, Autriche et Suisse montre un amour de la musique, une ouverture d esprit, un engagement politique et un sens de l innovation remarquable, qui manque totalement en France comme vous l avez démontré.
    Je renvoie vos lecteurs à la tribune du Monde de Michel Guerin le redacteur en chef sur le peu d'appétence des maires écologistes a peine élus pour la musique classique et la messe est dite.…
    Nous finirons en frontaliers de la musique.…

  2. Le plus gros point d’interrogation me paraît le suivant : le public (dont la moyenne d’âge est élevée)est il prêt à s’enfermer dans une salle de concert où d’opéra?Le virus est mieux contrôlé mais il est plus présent que jamais.Dans ce climat d’incertitude on peut comprendre la frilosité de certains organisateurs.A mes yeux le Festival de Salzbourg,qui a dû rabattre ses ambitions,sera un bon test.
    Personnellement je ne suis pas rentré dans une salle de concert depuis fin février et je suis évidemment très impatient.Les efforts des opéras pour nous proposer en streaming des spectacles étaient méritoires mais rien ne remplace le spectacle vivant.

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