Il y a un mois tout juste, Wanderer était porté sur les fonts baptismaux. Voici déjà l'âge des premiers bilans, des carnets de santé à tenir à jour, des joies et des inquiétudes. Il a fallu expliquer aux uns que le blog ne s'interrompait pas… aux autres que le site n'était pas un blog bis. Qu'on se rassure : le bébé se porte bien et voyage beaucoup, comme en témoignent les visas qui remplissent son passeport musical – de Legnago à Berlin, de New York à Marseille, Genève à Peralada…
Nous avons vibré aux fulgurances démoniaques de Benedict Andrews et son Ange de feu à Lyon, à l'onirisme inquiétant de la Rusalka de Barrie Kosky à Berlin. Nous avons douté des Français de Walikowski, mais nous sommes allés admirer la Tosca d'Anja Harteros, l'Isolde de Nina Stemme et la Norma de Cecilia Bartoli, nous avons adoré le Wagner chorégraphié par Giorgio Mancini et dansé par le couple Mathieu Ganio-Dorothée Gilbert – mais aux étoiles succèdent également des créations et des raretés comme Der Vampyr de Marschner à Genève ou bien ce prometteur Premier meurtre d'Arthur Lavandier.
Rien d'étonnant dans ce parcours que nous voulions "sentimental" que la grande Anna Caterina Antonacci côtoie Calixto Bieito et que l'on suive de près les déclinaisons de l'art chorégraphique de Madrid à Covent Garden. Dans ce bouillonnant parcours, des lignes et des centres d'intérêts se dessinent, à commencer par cette exploration du continent théâtral de Frank Castorf qui nous a menés de Bayreuth à Stuttgart, en passant par Berlin et l'étonnante friche Babcock à la Courneuve.
Le bel article d'Alejandro Martinez sur la grande Pilar Lorengar inaugure l'évolution du site vers sa version multilingue. C’est une réponse à une actualité saturée de besoins "primaires"– nos politiques si prolixes pour d’autres sujets oublient la culture de manière assez scandaleuse, c’est aussi un indéniable pari, parce que l’art ignore les cloisonnements et parce que Wanderer est forcément un passe-muraille. Nous aurons à cœur de tirer nos langues et dégainer nos plumes pour manier l'art du contre-courant, de la dispute et du disparate, du divers et du multiple. Quelques articles dans les prochains jours paraîtront en italien et en français. L’installation du multilinguisme est progressive, mais avance assez vite.
Nous entamons notre deuxième mois, n’hésitez pas à nous faire connaître vos observations elles nous aident à mieux vous connaître et à mieux travailler.