La Grange au Lac, Évian, samedi 28 juin 2025, 20h

Richard Strauss (1864–1949)

Zueignung
Nichts
Die Nacht
Die Georgine
Geduld
Die Verschwiegenen
Die Zeitlose
Wer hat's getan
Allerseelen
Liebeshymnus
Schlagende Herzen
Ich trage meine Minne
Einerlei
Nachtgang
Freundliche Vision
Ich liebe dich
Wie sollten wir geheim sie halten

Gustav Mahler (1860–1911)

Des Knaben Wunderhorn, Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit

Rheinlegendchen
Um schlimme Kinder artig zu machen
Wer hat dies Liedlein erdacht
Ablösung im Sommer
Es sungen drei Engel einen süssen Gesang

Rückert-Lieder

Ich atmet'einen linden Duft
Liebst du um Schönheit
Blicke mir nicht in die Lieder
Ich bin der Welt abhanden gekommen

Richard Strauss (1864–1949)

Leises Lied
Wozu nach, Mädchen
Breit über mein Haupt
Ich schwebe
Heimliche Aufforderung
Ruhe, meine Seele
Morgen
Cäcilie

Bis :
Gustav Mahler
Trost im Unglück (Des Knaben Wunderhorn)

Eric Harding Thiman (1900–1975)
Spring Wind

Diana Damrau, soprano
Jonas Kaufmann, ténor
Helmut Deutsch, piano

La Grange au Lac, Evian, samedi 28 juin 2025, 20h

Maurice Ravel (1875–1937)

Sonate pour violon et piano no 1 en ut majeur op. posth.
Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré
Sonate pour violon et piano n°2 en sol majeur
Quatuor à cordes en fa majeur

Renaud Capuçon
Guillaume Bellom
Arthur Hinnewinkel
Quatuor Dutilleux

La Grange au Lac, Evian, dimanche 29 juin 2025, 20h

Schubert Sonate pour piano en si bémol majeur D. 960
Schumann Nachtstücke op. 23
Chopin Sonate pour piano no 3 en si mineur op. 58

Igor Levit, piano

Evian, La Grange au Lac, vendredi 27 au dimanche 29 juin 2025, 20h

Aux Rencontres musicales de la Grange au Lac d'Évian, trois soirées emblématiques de la diversité et des exigences du festival. Tout d'abord un récital de Diana Damrau et Jonas Kaufmann en forme de parcours où musique et théâtralité se mêlent généreusement, puis un programme chambriste consacré au 150e anniversaire de Ravel, sous la houlette de Renaud Capuçon, élégant mais parfois inégal dans l'équilibre et enfin, un récital du pianiste Igor Levit, ouvrant sur la monumentale Sonate D.960 de Schubert mais finalement plus convaincant dans Schumann et Chopin. Trois approches contrastées affirmant la vitalité du lieu tout en révélant l'univers du lied, la musique de chambre et le grand répertoire pianistique.

On arrive à la Grange au Lac, sur les hauteurs d'Évian, assis sur les bancs de bois rustiques d'un funiculaire qui monte lentement à travers la forêt et nous dépose dans cette clairière où s'élève ce curieux bâtiment à la toiture découpée en zigzags sur le ciel azur. Construit en 1993 par l'architecte Patrick Bouchain à la demande du violoncelliste Mstislav Rostropovitch, ce lieu exceptionnel offre à la musique un écrin de diverses essences de bois brut dont la structure rappelle l'apparente simplicité d'une cabane dont les véritables dimensions se révèlent quand l'appel de la cloche annonçant la fin de l'entracte, nous invite enfin à pénétrer dans la salle. La perception qui domine toutes les autres, c'est cette odeur de bois coupé qui nous enveloppe et accompagne le regard et l'écoute tout au long de la soirée. La lumière tamisée révèle à l'arrière-scène cet enchevêtrement de bouleaux ponctué par six candélabres de Murano, telle une présence insolite et surréaliste qui ferait de cette forêt une allusion onirique et hallucinée à une toile de Paul Delvaux ou un collage de Max Ernst.

Ébats et débats amoureux

Pas d'orchestre sur scène ce soir, simplement un piano à queue avec un paravent à l'arrière, dont la courbe discrète concentre le son et la voix. La chaleur est intense, suffocante même, et cela a pour conséquence directe de faire surgir dans l'obscurité des dizaines d'éventails dont les battements réguliers font l'effet d'une nuée de papillons nocturnes. Deux chanteurs stars sont au programme : Diana Damrau, enveloppée dans une robe dont le rose généreux contraste avec la sévérité un peu hors-contexte du frac de son collègue et ami Jonas Kaufmann. Les Rencontres musicales d'Évian est la seconde étape d'une tournée qui, après la Philharmonie de Paris, les mènera au festival d'Aix puis à Salzbourg à la fin juillet. Une tournée aux atours vaguement nostalgiques qui rappelle les temps glorieux des Liederabend et un programme qui fait la part belle à Richard Strauss et Gustav Mahler. Un répertoire concentré sur la période postromantique avec un bon nombre de mélodies qui s'éloignent des sentiers battus, à l'exception de quelques "tubes" et des extraits des Knaben Wunderhorn et des Rückert-Lieder.

Diana Damrau, Jonas Kaufmann

Avec deux heures, entracte compris, le programme est sans doute trop ambitieux pour une seule Liederabend et, avouons-le, met à nu dans les voix des aspérités et quelques difficultés dans l'endurance et la technique qui auraient pu être évitées avec un choix de pièces plus réduit, surtout à la fin de la seconde partie. La soirée est construite sur le principe de lieder chantés en alternance, avec une entorse notable au début de la seconde partie avec un bouquet de Knaben Wunderhorn pour elle et Rückertlieder pour lui. Pas de duo, à l'exception du Trost im Unglück de Mahler et l'ultime Spring Wind, une bluette signée Eric Harding Thiman. Jonas Kaufmann et Diana Damrau sont désormais deux artistes rompus aux codes de ce genre de récital, cédant volontiers à la tentation de cabotiner tout en soulignant dans l'enchaînement d'un lied à l'autre, une sorte de dramaturgie générale autour de la thématique inusable des désirs et des déceptions du couple amoureux qui tantôt se réjouit, tantôt se lamente (cf. le passage de Ich liebe dich vers Wie sollten wir geheim sie halten). Tout fonctionne comme une longue scène ou un acte d'opéra où chacun chante en solo une partie qui semble prendre place dans un vaste et long duo-duel sentimental.

Autant le dire tout de suite : il faut considérer non pas deux mais bel et bien trois voix. Les deux cordes vocales et celles, minérales et nuancées, du piano d'Helmut Deutsch – véritable organe musical à part entière dont les sonorités polysémiques et polychromes baignent le récital dans un halo d'une rare subtilité et à‑propos. Il faut entendre pour le croire, ce balancement qu'il parvient à obtenir, structurant et portant la voix (Geduld), ou bien la révélant et la mettant en lumière quand elle surgie de l'ombre pour exprimer dans un torrent tellurique (Ruhe meine Seele).

Si Zueignung cueille Kaufmann à froid, l'obligeant à pousser pour ne pas laisser blanchir la note sous l'effort qui la propulse, Damrau quant à elle joue sur une entame éthérée (Nichts) au risque de laisser flotter dans l'aigu une ligne qui frôle l'instabilité (Die Georgine). Le souffle semble parfois pris en défaut (Die Zeitlose) par la façon qu'elle a de gonfler les attaques par en dessous (Die Verschwiegenen) mais il faut revenir à des valeurs sûres (Allerseen) pour se convaincre qu'elle réussit encore à investir avec brio le terrain des liedersängerin "historiques". La vigueur de l'abattage manque un peu à Schlagenden Herzen, encombré d'un vibrato qui mord sur la netteté du phrasé avec quelques œillades dispensables et une expression un peu durcie (Einerlei).

Diana Damrau, Jonas Kaufmann, Helmut Deutsch

Dans la seconde partie, elle troque les volutes écarlates pour une robe d'été aux couleurs plus fraîches, rompant par la même occasion avec l'alternance en interprétant des extraits du Knaben Wunderhorn. Certes, l'esprit diseur, gouailleur même, lui manque parfois dans un Rheinlegendchen chanté un peu droit, ou bien dans les imitations de la comptine pour grands enfants les imitations du ku-kukuk de Um schlimme Kinder artig zu machen ou bien Ablösung im Sommer. Elle sait l'art de négocier (en la truquant aux entournures) la longue phrase mélismatique de Wer hat dies Liedlein erdacht ? et se rattrape de belle manière dans un très beau et très hiératique Es sungen drei Engel.

Difficile d'oublier avec Jonas Kaufmann, qu'on est de toute évidence en présence avec un très grand interprète – en témoigne ce Die Nacht qui le trouve si diseur et si attentif au texte et au phrasé. La manière dont le piano étage la progression dynamique lui permet à elle seule de passer les aigus mais on entend ce poids naturel qui désormais opacifie la lumière dans ce registre-là. La lumière toujours, celle d'un quasi Hugo Wolf (Wer hat's getan) qu'il négocie avec plus de subtilité que l'entame périlleuse Liebeshymnus, l'obligeant à bâiller ses portamentos et tenter d'escamoter une souplesse aux abonnés absents dans Ich trage meine Minne. En seconde partie, les Rückertlieder sont donnés quasi intégralement, avec l'absence étonnante de Um Mitternacht. C'est sans doute là le meilleur de la soirée pour lui, avec notamment ce Ich atmet' einen Linden Duft tout en suspension ou bien l'élégance éperdue du Liebst du im Schönheit et l'abandon retenu dans Ich bin der Welt abhanden gekommen.

Retour à Strauss dans la dernière partie de la soirée avec ces lieder qui semblent se répondre l'un l'autre, transformant les (d)ébats en scène d'opéra (Leises Lied), avec Kaufmann qui chante de la voix et du geste son Wozu noch, Mädchen comme un reproche. La température et la faible hygrométrie aidant, de petits problèmes se font jour, d'abord pour elle (Ich schwebe) et puis pour lui l'obligation de libérer sa gorge avant le périlleux Heimliche Aufforderung, et son bel aigu lyrique et déployé. Enchaîné immédiatement avec celui, non moins périlleux et exposé de Ruhe meine Seele, il prouve en cette fin de récital qu'il est bien toujours ce grand interprète que l'on connait. On fermera les yeux sur un Morgen modelé très en surface par une Damrau aux confins du minaudage et cette Cäcilie où Kaufmann hésite entre arraché et épaulé-jeté dans les trois paliers de la montée finale… En bis, Mahler et ses Knaben Wunderhorn apaise la température (Trost im Unglück) quand le modeste et suave Spring Wind de Eric Harding Thiman met tout le monde d'accord.

Ravel entre élégance et retenue

C'est un programme tout Ravel qui réunissait le lendemain Renaud Capuçon et ses partenaires, pour un parcours chambriste allant de la juvénile Sonate pour violon et piano n°1 en passant par la célèbre Sonate n°2 et la Berceuse sur le nom de Fauré et pour terminer, le Quatuor à cordes donné par le Quatuor Dutilleux. Un concert où la beauté du geste le disputait parfois à une certaine sagesse, voire une prudence excessive comme en témoigne cette Sonate pour violon et piano n°1 en ut majeur, œuvre publiée à titre posthume, encore marquée par l'héritage franckiste et la fameuse "clarté française". Très délicate à défendre tant sur le plan de l'expression que de la technique, cette musique exige une respiration souple et un vrai travail d'équilibre. Renaud Capuçon y fait valoir un son rond, lumineux, des attaques soignées et un vibrato parfaitement contrôlé. Son sens du chant transparaît dès l'Allegretto, qu'il aborde avec une noblesse sans emphase. Mais Arthur Hinnewinkel, au piano, paraît paradoxalement trop sage : on le sent attentif à ne pas couvrir le violon, mais au prix d'une projection faible, et d'une lecture un peu à fleur de note, sans grande dynamique ni relief harmonique. Dans l'Andante, le duo peine à faire respirer la ligne ; on aurait aimé plus de rubato, un abandon plus naturel.

Renaud Capuçon

La Berceuse sur le nom de Fauré, pourtant courte, confirme ce déséquilibre. Capuçon y distille un phrasé caressant, presque murmuré, avec une grande justesse de ton, mais Hinnewinkel se limite à une ponctuation un peu sèche et motorique. Cette miniature ciselée demande de la souplesse commune, une pulsation vivante ; ici, le piano reste trop froid pour les nuances et l'abstraction voulue par le compositeur. La Sonate pour violon et piano n°2 en sol majeur offrait certainement plus d'occasions de contrastes. Renaud Capuçon et Guillaume Bellom se rejoignent dans une entente plus immédiate. L'Allegretto y gagnait en clarté, le violoniste soignant ses demi-teintes et des attaques feutrées, et Bellom y répondant par une transparence bienvenue, même si l'ensemble peut manquer parfois d'ampleur dramatique. Le fameux Blues fut l'un des sommets de cette matinée, Capuçon montre là un vrai sens de la décontraction stylisée, un swing léger mais jamais caricatural. Le timbre boisé, presque vocalisant, s'impose comme un modèle de subtilité. Bellom, cependant, n'ose pas assez la syncope, jouant presque trop droit et créant un décalage entre le violon joueur et ce piano un peu timide qui brise par moments la complicité attendue. Le Perpetuum mobile final sonne alerte mais légèrement trop prudent : une belle articulation, mais un manque d'audace rythmique, l'énergie restant contenue.

En seconde partie, le Quatuor à cordes en fa majeur par le Quatuor Dutilleux sollicite involontairement une forme de comparaison avec l'interprétation du Quatuor Hagen, entendue il y a un an tout juste dans cette même Grange au Lac. Fondé en 2020 par plusieurs membres de l'Orchestre de Paris, le Quatuor Dutilleux se distingue par une lecture indéniablement solide, un bel équilibre entre les pupitres, homogénéité du grain et une articulation très claire. Le premier mouvement Allegro moderato impressionne par sa mise en place impeccable et une gestion soignée des transitions. Mais le chant du premier violon, malgré une intonation très sûre, paraît un peu dur dans les attaques et certaines reprises de thème qui semblent manquer de moelleux. La nuance "Très doux" n'offre pas tout le velouté attendu et l'ensemble finit par sonner presque trop analytique, manquant d'élan naturel.

Le second mouvement (Assez vif, très rythmé) fut sans doute le plus réussi : nerf, précision, contrastes bien marqués, même si la rythmique pouvait paraître un brin mécanique, là où d'autres quatuors laissent plus de latitude expressive. Enfin, dans le Finale (Vif et agité), la cohésion fait merveille sur le plan formel, mais la tension dramatique achoppe sur une ligne de chant qui manque de souplesse avec un climax qui semble un peu contenu, trop sage.

Quatuor Dutilleux

 

Dernière soirée en compagnie du pianiste Igor Levit et d'emblée en découvrant le programme, ce choix inhabituel de débuter le récital avec la monumentale Sonate D.960 en si bémol majeur de Schubert, habituellement placée en conclusion relativement à sa gravité et son caractère de testament musical. Igor Levit semble vouloir renverser les attentes, mais cette audace programmatique ne trouve pas toujours ici sa pleine justification musicale. Une fois passé l'étonnement, l'impression qui demeure est celle d'une lecture incertaine, partagée entre l'intellect et l'effet, sans parvenir à résoudre le mystère schubertien.

Igor Levit entre contrôle et abandon

Dès le Molto moderato, Levit choisit un tempo plutôt retenu, presque méditatif, mais peine à lui donner une véritable respiration : les silences sont là, bien marqués, mais ils sonnent vides plus que chargés de sens. La ligne mélodique se fragmente malgré les belles couleurs et un toucher raffiné dans les nuances dynamiques. Le discours manque clairement d'une tension souterraine qui le soutiendrait sur la durée. Les transitions harmoniques, pourtant essentielles dans cette sonate, paraissent parfois un peu plaquées, sans cette inévitable logique poétique qui devrait les lier. L'Andante sostenuto est encore plus révélateur par la façon dont Levit rend perceptible le soin attentif qu'il met au moindre détail, mais sans réussir à créer ce long souffle, ce chant funèbre presque hypnotique que la partition exige. L'accompagnement en accords brisés manque d'égalité et de calme intérieur, et le thème principal semble comme découpé en sections. On entend la précision, certes, mais la continuité expressive se brise, donnant presque l'impression d'une discontinuité dans la conduite harmonique.

Le Scherzo (Allegro vivace con delicatezza) confirme un certain goût pour l'effet : la main gauche y ponctue les contours mélodiques avec une force et une insistance parfois incongrue, comme pour chercher à surprendre l'écoute mais versant dans un corollaire qui manque de délicatesse. À terme, c'est cet esprit de romance sans paroles qui se dissipe au profit d'un humour plus appuyé que subtil. Dans le Finale (Allegro ma non troppo), Levit s'engage plus franchement avec un flux rythmique soutenu et une énergie très présente, au prix d'un certain relâchement technique comme à chaque réexposition du motif fortissimo et staccato où la concentration se défait et laisse échapper des notes et des attaques mal assurées, rompant l'élan général. On sent ici une volonté de dramatiser le propos, mais la forme ne tient pas, comme si la musique lui échappait – comme si, malgré tout son talent, cette langue schubertienne lui demeurait opaque, indéchiffrable.

La seconde partie du récital est, heureusement, d'un tout autre climat, plus convaincant et presque surprenant, à commencer par ces Nachtstücke op.23 de Schumann qu'il aborde avec une énergie grave, presque beethovénienne, parsemée d'attaques nettes, de basses puissantes et de contrastes ciselés. Le premier mouvement (Mehr langsam, oft zurückhaltend) s'ouvre sur un climat tendu, avec des ombres bien marquées, là où le second (Markiert und lebhaft) puise dans un sens très vif du rubato, même si le pianiste privilégie la clarté structurale à la rêverie. Dans le troisième (Mit großer Lebhaftigkeit), Levit fait valoir sa science du son voilé, des harmonies sombres mais lisibles ; enfin le quatrième (Einfach), plus rapide et tourmenté, est mené d'une main ferme, presque implacable. Si l'on peut regretter une relative dureté, la cohérence et la force de cette lecture impressionnent.

La Sonate n°3 en si mineur op.58 de Chopin démontre en conclusion un autre versant du jeu de Levit, celui d'un piano très travaillé, impeccablement maîtrisé sur le plan digital. Le Largo notamment, impressionne par sa clarté polyphonique, la profondeur de son legato et un chant noble, sans sentimentalisme. Mais globalement, ce Chopin reste un peu froid, trop digitalement intellectuel comme ce Scherzo précis mais presque trop régulier. Le Finale, quant à lui, haletant et énergique, donne une belle démonstration de puissance contrôlée mais manque peut-être de panache spontané et d'une approche moins apprêtée comme on peut l'entendre parfois. En bis, Levit revient à Schubert avec ce troisième Impromptu op.90, qu'il choisit de murmurer, presque de chuchoter en soulignant la superbe du legato et ce beau timbre pastel qui respire au sein d'une atmosphère suspendue. Une façon de démontrer qu'au fond, malgré l'originalité de la première partie, il n'a rien perdu de sa capacité à revenir à un son pur et une émotion contenue.

Igor Levit
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David Verdier
David Verdier Diplômé en musicologie et lettres modernes à l'université de Provence, il vit et enseigne à Paris. Collabore à plusieurs revues dont les Cahiers Critiques de Poésie et la revue Europe où il étudie le lien entre littérature et musique contemporaine. Rédacteur auprès de Scènes magazine Genève et Dissonance (Bâle), il fait partie des co-fondateurs du site wanderersite.com, consacré à l'actualité musicale et lyrique, ainsi qu'au théâtre et les arts de la scène.

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