On retrouve en début de saison la mise en scène de La Vie de Galilée de Brecht par Claudia Stavisky elle-même, acclamée par le public autant que par la critique. Ce qui vaut sans nul doute à Philippe Torreton d’être nommé aux Molières cette année dans la catégorie du comédien dans un spectacle du théâtre public. Tout comme Simon Abkarian dans plusieurs catégories, avec sa mise en scène d’Électre des bas-fonds programmé en mars 2021. Un autre spectacle qui a marqué la saison 2018–2019 est lui aussi présent dans la liste des nommés pour la cérémonie de cette année : il s’agit de l’exceptionnel Opening Night avec Isabelle Adjani (Comédienne dans un spectacle public) et Frédéric Pierrot (Comédien dans un second rôle), dans la mise en scène de Cyril Teste que nous avions vraiment beaucoup aimée. Cyril Teste sera de retour aux Célestins cette saison avec son adaptation attendue de La Mouette fin novembre et début décembre 2020. Nous serons bien sûr au rendez-vous et ne manquerons pas non plus de voir en novembre A bright Room called day le texte aux sombres échos avec notre présent écrit par Tony Kushner et mis en scène par Catherine Marnas. Nous verrons aussi avec enthousiasme le travail passionnant d’Angelica Liddell pour la première fois à Lyon, avec Una Costilla sobre la mesa : Madre dans la Grande Salle en février 2021.
Les deux directeurs ouvrent toujours la voie aux auteurs internationaux. Pas d’exception la saison prochaine avec entre autres Ivres d’Ivan Viripaev en novembre ; Love d’Alexander Zeldin toujours en novembre – que nous avions vu à la Comédie de Valence à l’automne 2018 ; La Terre se révolte du poète syrien Omar Youssef Souleimane en collaboration avec la metteure en scène Sara Llorca, en Célestine entre novembre et décembre ; King Size de Christoph Marthaler pour la première fois à Lyon, en décembre ; François, le saint jongleur de Dario Fo avec Guillaume Gallienne, à la fin de l’année 2020 ; Et moi le silence de Naomi Wallace, mis en scène par René Loyon ou encore Outside de Kirill Serebrennikov qui a marqué l’édition 2019 du Festival d’Avignon, tous deux en mars. Notons enfin la programmation du très connu désormais By Heart mis en scène par Tiago Rodrigues, qui viendra concrétiser un peu plus la force exceptionnelle de ce « nous » lors d’un spectacle de théâtre. En avril dans la Grande Salle.
Dans la riche programmation de cette saison, on peut également retenir des textes du répertoire comme Cyrano de Bergerac dans la mise en scène de Jean Liermier en novembre, ou encore en janvier, Arlequin poli par l’amour, mis en scène par Thomas Jolly. On soulignera aussi la présence de plusieurs auteurs et metteurs en scène de la jeune génération – que nous apprécions souvent à Wanderer : en octobre, Simon Delétang pour Suzy Storck de Magali Mougel ; en novembre, Yann Verburgh et Eugen Jebeleanu pour Itinéraires – dont nous avions vu la première en France à la Comédie de Valence en mai 2019 dans la cadre du festival Ambivalence(s) ; en janvier, Mohamed El-Katib avec La Dispute ; en janvier-février, Joanny Bert avec Hen (nommé également aux Molières 2020) ; en février Alexis Armengol avec Vilain ! interprété entre autres par la formidable Nelly Pulicani. Précisons le choix intéressant de Thierry Jolivet, artiste associé, dans sa création de la Vie de Joseph Roulin, d’après l’œuvre de Pierre Michon, en Célestine courant novembre. Nous terminerons par Nosztalgia Express, la dernière création de Marc Lainé, nouveau directeur de la Comédie de Valence, qui sera présentée sur la scène de la Grande Salle à la fin du mois de mars.
Voici sans nul doute de quoi aiguiser prochainement au cours de ce voyage aux Célestins nos divers appétits de spectateurs privés de théâtre pendant de longues semaines – en souhaitant vivement que tous les artistes, que toutes les équipes techniques, partout, puissent retrouver leur activité sans dommage. Les publics reviendront dans les salles. Certainement. Car c’est là qu’on éprouve cette irremplaçable et nécessaire réjouissance que seul fait naître le spectacle vivant.