Richard Wagner (1813–1883)
Das Rheingold (1869)

Prologue en qautre tableaux du Festival scénique « Der Ring des Nibelungen »
Livret de Richard Wagner

Direction musicale :  Gianandrea Noseda
Mise en scène : Andreas Homoki
Décors et costumes : Christian Schmidt
Lumières : Franck Evin
Collaboration artistique aux décors :  Florian Schaaf
Dramaturgie :  Beate Breidenbach, Werner Hintze
Wotan : Tomasz Konieczny
Donner : Jordan Shanahan
Froh : Omer Kobiljak
Loge : Matthias Klink
Fricka : Patricia Bardon
Freia : Kiandra Howarth
Erda : Anna Danik
Alberich : Christopher Purves
Mime : Wolfgang Ablinger-Sperrhacke
Fasolt : David Soar
Fafner : Oleg Davydov
Woglinde : Uliana Alexyuk
Wellgunde : Niamh O'Sullivan
Flosshilde : Siena Licht Miller

Philharmonia Zürich

Nouvelle production

Zurich, Opernhaus, Samedi 14 mai 2022, 19h30

Quand commence quelque part un nouveau Ring, l’excitation des wagnériens est forte. Quand ce Ring est dirigé par un chef inhabituel dans ce répertoire comme Gianandrea Noseda, c’est encore plus stimulant. Il est évident que la curiosité était forte pour une distribution qui sort un peu des sentiers battus, et une mise en scène d’Andreas Homoki qui semble de prime abord assez banale et habituelle, mais qui à la réflexion propose non un « concept » au sens « Regietheater » du terme, mais une conviction forte : il faut revenir au livret, il faut revenir aux origines, « Ursprung » comme le serine le programme de salle. Et finalement le parcours n’est pas si banal…

Trailer

Depuis Chéreau, que dis-je ? Depuis Wieland Wagner, que dis-je ? Depuis les origines se pose la question de la mise en scène du Ring, en quelque sorte mère de toutes les mises en scène. Et depuis Chéreau, on en a vu de toutes sortes, notamment quand le Regietheater s’en est emparé. Les Ring du Festival de Bayreuth témoignent de cette variété, de ces évolutions, et on y attend cette année une nouvelle vision paraît-il très Netflixienne, de Valentin Schwartz.
L’imagination, les modes, les évolutions techniques commandent sans cesse des travaux nouveaux qui s’exercent sur le genre opéra, et notamment sur la mise en scène wagnérienne dont le Ring est l’emblème.
Ainsi Zurich, après une vingtaine d’année et un Ring aussi légendaire que partiellement réussi de Robert Wilson, ouvre un nouveau Ring que le maître de maison, Andreas Homoki, veut proposer avant de laisser ses fonctions, et que le maître de fosse, Gianandrea Noseda, nouveau directeur musical, dirige pour la première fois. C’était évidemment suffisant pour exciter toutes les curiosités.
Habitué à voir toutes sortes de Ring depuis mon premier en 1976, j’étais un peu interdit à la sortie parce que celui-là ne me proposait rien de plus qu’un Rheingold… un simple Rheingold (ou presque, parce que sans Rhin, mais avec son or) qui déroulait le livret avec une impression de déjà-vu. Alors je me suis dit : rien de nouveau sous le soleil wagnérien (et zurichois pour l’occasion).
Quelque chose ne cadrait pas : on peut aimer ou pas le travail d’Andreas Homoki, mais c’est un très bon connaisseur de la scène, c’est un directeur de théâtre qui depuis la Komische Oper et à Zurich a vu passer toutes sortes de mises en scène. Livrer ce travail relativement « conventionnel » doit avoir une signification, car l’apparente absence de concept ou de nouveauté ne peut qu’être ici un concept et non une panne d’inspiration. J’en ai eu la confirmation en lisant ses intentions dans le programme de salle, et sa manière d’aborder l’œuvre ouvre au contraire sur une foule d’interrogations sur la question de la mise en scène, art fugace qui rencontre une époque et un public, qui rencontre des modes (vidéo, numérique, laser, fumées, éclairages etc…).
Et la première des questions, grave, est : quel avenir pour le théâtre ? Comment lire les évolutions, sachant que le Ring en est souvent le témoin, ou l’outil privilégié.

Le "vrai" dragon

Ce travail qui en effet nous apparaît conventionnel ou dépassé aurait sans doute déchainé les huées en 1980 ou 1985.
La deuxième question interroge bien plus le spectateur : les non germanophones ont pour s’orienter désormais les surtitres anglais (dans les salles mieux équipées, il y a jusqu’à six langues avec des écrans individuels), mais entre la lecture des surtitres, la gymnastique oculaire haut-bas, on perd forcément quelque chose ou du texte ou de la scène. Or, la question wagnérienne est d’abord la question du texte – c’est une des raisons pour lesquelles entrer en Meistersinger est si difficile pour un non germanophone. Entrer en Rheingold plus facile, parce que c’est court, parce que le rythme est soutenu, et parce qu’il se passe sans cesse quelque chose. Mais c’est la même question qui se pose parce que Rheingold est d’abord un opéra de conversation, et même à l’instar de Meistersinger, une sorte de comédie.
La légèreté ouvre l’œuvre avec ces filles du Rhin sans cervelle qui laissent échapper l’or en en donnant le secret à un Alberich qui n’a rien à perdre. Et puis il y a ces Dieux, notamment Donner et Froh, sortes de Dupond-Dupont du Walhalla, et Loge lui-même, personnage de comédie, un Arlequin finaud, sans parler de ces scènes avec le dragon et la grenouille, qui trouveraient leur place dans un dessin animé. Tout cela ne semble pas bien sérieux.

L’œuvre est sérieuse, et pas sérieuse. Mais qui va croire à cette histoire de Dieux un peu bancales qui vont occuper le Burg, le Walhalla symbole de puissance sur le monde et qui ne cessent de montrer leur incapacité à gérer les crises.
En réalité, tout cela est peu sérieux parce que quand le rideau se lève sur Rheingold, avec cette impression de son qui naît et qui se développe, comme une naissance du monde, la messe est déjà dite : le monde est né, Wotan a déjà trahi les traités, et il s’apprête à rouler dans la farine les géants venus réclamer leur dû. Tout est déjà foutu. On va simplement faire comme si, ce que Chéreau avait si bien traduit en montrant des Dieux montant au Walhalla comme à reculons.

Certes l’entreprise du Ring est métaphorique – le Walhalla, c’est Wall-Street disait déjà Wieland Wagner en 1965- et cette longue histoire de seize heures peut se développer de mille et une manières, comme le théâtre nous l’a montré, disant et soulignant à chaque fois une part de vérité.

Mais tout de même, ce Rheingold, ça n’est pas sérieux et le bon vieux Castorf (9 ans déjà !) avait déjà démonté astucieusement tous les mécanismes de cette comédie de petits malfrats perdus dans leur motel du Texas. Non décidément tout cela n’est pas sérieux.

 

Les géants sur le tableau qui montre le Walhalla

Alors, Andreas Homoki avec son décorateur Christian Schmidt, spécialiste des intérieurs bourgeois et un peu labyrinthiques (voir Simon Boccanegra, mise en scène Homoki, sur cette même scène, ou le décor de Rodelinda de Händel dans la mise en scène de Claus Guth) pose le décor sur une tournette, qui dégage des espaces semblables, avec quelques variations de meubles, qu’on soit dans le Rhin, chez les Dieux, et à Nibelheim et des variations d’éclairages comme toujours très réussis de Franck Evin. Comme si ce qui se déroulait sous nos yeux n’était qu’une dérisoire affaire de famille, presque une pièce de boulevard, un vaudeville, une farce avec son magicien (Loge) et ses héros sans gloire qui bougent partout à l’aveuglette.

Les dieux, les Nibelungen, les géants sont tellement enferrés dans leurs affaires que l’extérieur ne compte pas, c’est comme une sorte de grand vide, noir ou lumineux, qu’on aperçoit à travers des fenêtres, avec dans l’ameublement une énorme armoire qui est presque le coffre aux merveilles, par laquelle on va descendre au Nibelheim (même appartement, en dessous), par laquelle on va entrevoir le dragon, une entrée dans un ailleurs qui est en fait le même monde. On pourrait presque imaginer un immeuble où vivent les filles du Rhin dans un appartement, Alberich dans un autre et les Dieux dans un troisième, une sorte de Vie mode d’Emploi ou de Ring Mode d’emploi à la Pérec…
C’est sûr, avec un tel départ, la catastrophe est déjà en filigrane.
Le maître mot de Homoki, c’est revenir au texte, au livret, et il est clair que le livret dit déjà l’ensemble de la catastrophe dont nous parlons. D’abord, ces filles du Rhin écervelées qui s’amusent d’un Alberich sans comprendre qu’il n’a rien à offrir et tout à prendre, et donc rien à perdre, et pour qui prendre l’or est presque un jeu d’enfant, comme un jeu de balle. Un seul meuble, un lit, discret rappel de leurs jeux érotisés avec le nain implorant un peu de plaisir. Les filles du Rhin c’est l’appartement-lit. Pas de Rhin, pour des raisons évidemment techniques : si on veut respecter le livret, on fait comme Peter Hall à Bayreuth, ou comme la piscine de Castorf, il faut de l’eau, il faut qu’on nage. C’est inutile.
Les filles du Rhin ont autant de rapport au monde que les autres : tous dans leur bulle…
Trois mondes en un, trois variations sur le monde, la légèreté et l’insouciance, l’esclavage et la violence, et le monde des chefs, aussi erratique que les autres, parce que la loi n’y règne plus : Wotan s’est fait construire son palais sans pouvoir le payer, confiant dans son/ses pouvoirs, dans la loi du plus fort en quelque sorte, une loi qu’en dessous Alberich applique avec moins de manières. Il n’y en a pas un pour racheter l’autre.

Nibelheim

Ce qui est intéressant dans ce travail d’Homoki, c’est qu’il dit tout cela (et que bien d’autres ont dit avant lui) avec une véritable économie de moyens, quelques meubles, un tableau représentant le Walhalla sur lequel rêve Wotan et un vrai travail sur les mouvements, sur le jeu des chanteurs, quelques gestes et positions symboliques, comme les géants perchés au haut du tableau représentant le Walhalla terminé.

Rencontre de Wotan (Tomasz Konieczny) avec Erda (Anna Danik)

Certains moments apparaissent même plus justes et psychologiquement bienvenus, comme l’entrevue avec Erda, où Wotan s’isole dans une pièce avec elle, à l’abri de tous les autres, manière de montrer non le secret de ce qu’elle révèle, mais la relation d’intimité qui les lie et aussi de s’assurer que Wotan au terme de l’aventure de ce prologue sait que c’est déjà cuit.
Si les personnages féminins Fricka et Freia, sont plutôt « traditionnels », et au total assez sérieux, les personnages masculins sont plutôt de grands enfants qui jouent aux Dieux. Au premier rang desquels Loge, magnifiquement joué (plus que chanté peut-être) par Mathias Klink absolument étourdissant dans son faux air de magicien, Froh et Donner un peu demeurés comme – nous l’avons évoqué plus haut les Dupond/t et un Wotan impérial en bourgeois peu recommandable. Quant aux géants, ils apparaissent moins « en force » que d’habitude, un peu comme les voisins de palier à qui on a confié des travaux domestiques.

Du coup, à la fin, rien d’étonnant à ce qu’on entende les Filles du Rhin chanter, « elles sont dans l’immeuble » et les Dieux ne montent pas au Walhalla, mais après en avoir vu la lueur, ils restent dans l’appartement, derrière la grande table, comme en attente : on a l’impression de se projeter au récit de Waltraute du Crépuscule des Dieux. L’attente. Ce qui reste quand on a atteint son but et qu’on ne sait pas quoi faire de son joujou, puisque l’enjeu (l’or, l’anneau) vous a échappé.
Bref, on en revient au début, mais entre le début et cette fin, la catastrophe est en marche… Simplement.

Scène finale

Il y a dans l’intention d’Andreas Homoki la volonté d’inscrire aussi ce Rheingold dans un espace bourgeois qui pourrait être celui où Wagner écrivit son Rheingold, dont bonne part a été écrit et composé à Zurich, comme une sorte de pièce de chambre, auto-accouchée en quelque sorte, comme une vision émergeant du compositeur et de sa situation, un roman d’intérieur en quelque sorte, dont il faudra voir l’évolution avec la Walkyrie au début de la saison prochaine. En même temps, de cette comédie bourgeoise, il tire aussi des allusions nettes aux conditions de luxe dont Wagner avait besoin pour écrire, donnant à son Wotan des faux airs de Wagner bourgeois, et du coup, ce Wotan sans argent, c’est aussi évidemment Wagner sans cesse en recherche de financements… On peut lire ce travail de différentes manières, y compris avec le soin ironique pris à représenter la tortue et le dragon, émergeant de la grosse armoire aux merveilles, comme des effets de théâtre auxquels on doit croire et que le public attend. Homoki met tout le texte, sans besoin de le faire sursignifier. Il dit déjà tout. Ne serait-il pas en train de tuer toute autre tentative d’interprétation ? Et s’il nous disait : « fermons le livre, on en a assez vu » ?

 

Musicalement, la représentation tient le coup, avec une distribution surprenante, neuve, et des chanteurs qu’on n’a pas entendus dans ces rôles ou de jeunes chanteurs du studio. Sans être une distribution exceptionnelle, elle est particulièrement solide. Mais la curiosité tenait d’abord à la direction de Gianandrea Noseda, directeur musical et chef de ce nouveau Ring qui l’abordait pour la première fois.

On est séduit par l’énergie, le sens dramatique, la transparence d’une musique qui sonne très franche dans la salle assez réduite de Zurich, et peut-être certains équilibres mériteraient-ils d’être revus, notamment du côté des cuivres. Incontestablement, l’orchestre sonne, urgent, avec le pathos voulu et un vrai sens du théâtre et des cordes charnues dont Noseda sait exalter la subtilité et la variété, ainsi que le travail sur les bois, assez surprenant par sa précision. Intéressante aussi la manière dont il accompagne les « conversations » qui sont l’essentiel de l’œuvre, laissant bien les mots émerger sans jamais les couvrir. Et enfin, émouvant l’accord initial de mi-bémol majeur dans le noir absolu, qui va contraster avec le blanc scénique. Il faudra juger de l’ensemble, mais l’approche de Noseda, plutôt dramatique, me paraît être de très bon augure.

 

Filles du Rhin : Uliana Alkeyuk, Niahm O' Sullivan et Siena Licht Miller

Du côté de la distribution, très belle prestation scénique et vocale des trois filles du Rhin, Uliana Alkeyuk, Niahm O' Sullivan et Siena Licht Miller très vives, très présentes, avec un jeu très réussi d’alternance entre les trois voix et des ensembles puissants et charnus.
Sans être exceptionnelle, la Freia de Kiandra Howarth est solide, la voix porte, très sonore, mais elle manque de cette émotion qui quelquefois perle chez le personnage. Il est vrai que l’émotion ne transpire pas dans cette mise en scène qui penche du côté de l’ironie.
On a entendu plus souvent Patricia Bardon au MET qu’en Europe, elle affiche son mezzo charnu, solide, profond dans une Fricka au total assez traditionnelle, qui peut-être manque un tantinet de relief, mais l’ensemble est très respectable.
J’ai beaucoup aimé les personnages de Donner et Froh, aussi bien scéniquement (des sorte de jumeaux maladroits) que vocalement, notamment le Froh de Omer Kobiljak, mais le Donner de Jordan Shanahan est aussi sonore dans son appel final, moins impressionnants les deux géants, impeccables scéniquement parce que très « humains » et non les grosses bêtes qu’on voit quelquefois, mais les voix, notamment de Fafner (Oleg Davydov) manquent de profondeur, même si David Soar en Fasolt est un peu plus convaincant.
Bonne prestation de Anna Danik en Erda, la voix est puissante par l’étendue, elle est aussi expressive.

Christopher Purves (Alberich) et les filles du Rhin

Christopher Purves abordait son premier Alberich, et il est très convaincant, très soucieux, lui qui n’est pas de langue maternelle allemande, de dire le texte, de le faire sonner de manière surprenante et finalement très musicale. On connaît son engagement dans le jeu scénique, vérifié ailleurs : il obtient un très gros succès mérité dans ce rôle où il est bien plus convaincant que dans Falstaff .
On connaît Wolfgang Ablinger-Sperrkacke toujours parfaitement à l’aise dans le parlar cantando, avec un expressivité modèle et un sens du mot coloré presque unique. Son Mime est comme toujours impressionnant.

Tomasz Konieczny (Wotan) vient d'arracher l'anneau

La voix de Tomasz Konieczny est puissante, sonore, bien timbrée. Mais il lui manque en Wotan un peu de couleur, un sens plus aigu du mot, de l’expression. Son Wotan est souvent monocolore, et il tranche par rapport à Loge (Matthias Klink) ou même Alberich (Christopher Purves) C’est un bon chanteur, mais il manque en Wotan de cette conviction, et de cette subtilité qu’on attend.

Enfin le Loge de Matthias Klink est étourdissant : l’expression, la couleur, le sens du mot l’ironie, mais aussi le personnage, sautant, gesticulant, virevoltant est totalement bluffant. Pourtant la voix est un peu à la limite pour Loge qui demande peut-être plus de projection ou de puissance, mais l’incarnation est telle, l’attention au mot est telle, l’intelligence est telle qu’on ne peut dire que « chapeau bas ! » …

En conclusion, comme dans toutes les bonnes histoires, on se prend à avoir furieuse envie de la suite, parce que ce départ étonnant d’un Ring d’appartement nous fait saliver pour Die Walküre : on le saura en septembre…

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Guy Cherqui
Agrégé de Lettres, inspecteur pédagogique régional honoraire, Guy Cherqui « Le Wanderer » se promène depuis une cinquantaine d’années dans les théâtres et les festivals européens, Bayreuth depuis 1977, Salzbourg depuis 1979. Bouleversé par la production du Ring de Chéreau et Boulez à Bayreuth, vue sept fois, il défend depuis avec ardeur les mises en scènes dramaturgiques qui donnent au spectacle lyrique une plus-value. Fondateur avec David Verdier, Romain Jordan et Ronald Asmar du site Wanderersite.com, Il travaille aussi pour les revues Platea Magazine à Madrid, Opernwelt à Berlin. Il est l’auteur avec David Verdier de l’ouvrage Castorf-Ring-Bayreuth 2013–2017 paru aux éditions La Pommerie qui est la seule analyse parue à ce jour de cette production.
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