Si Paris est une grande capitale de la musique, cela tient non seulement aux riches saisons de ses opéras et de ses salles de concert, mais également à ses plus anciennes et plus belles églises qui, tout au long de l'année, s'ouvrent à des rencontres musicales évocatrices. . Ainsi, la Sainte-Chapelle, très appréciée des parisiens et visitée par les touristes, surtout après l’incendie qui les privera de Notre-Dame pendant des années et des concerts précieux qui y ont toujours eu lieu.
Il est donc particulièrement significatif qu'un des Festivals parmi les plus raffinés et les plus populaires de la capitale, comme le Festival de Paris, revienne à la Sainte-Chapelle, au cœur de l'île de la Cité tout comme Notre-Dame, pour le concert de clôture de son édition 2019 confié aux solistes enchanteurs de "Voces Suaves", un tout jeune ensemble dmais déjà incontournable parmi ceux conquis e consacrent au répertoire de la Renaissance et du baroque. Fondé en 2012 par Tobias Wicky, le groupe est constitué d'un noyau stable de huit voix féminines et masculines provenant de la Schola Cantorum de Bâle, auxquelles, selon les besoins des différents programmes, instrumentistes et chanteurs de formations amies se joignent. En fait, leur répertoire comprend des madrigaux italiens mais aussi des pages de baroque allemand, des oratorios et des messes qui nécessitent un grand nombre d'interprètes. Et des œuvres de compositeurs très célèbres tels que Alessandro et Domenico Scarlatti, Monteverdi ou Schutz, alternent avec d’autres œuvres injustement oubliées et redécouvertes.
Le programme choisi pour le concert de Sainte-Chapelle (27 juin à 20h30) reflète cette orientation artistique. En effet, après avoir ouvert par une improvisation pour orgue de Jörg-Andreas Bötticher, il propose un superbe Miserere de Gregorio Allegri, suivi de l’une des pages les plus célèbres d’Alessandro Scarlatti, le Salve Regina à 4 voix. Puis une composition d'Antonio Lotti, Crucifixus à 8 voix, une Passacaille de Bernardo Storace pour clavecin et orgue. En conclusion, deux pièces suggestives : le touchant répons d'Alessandro Scarlatti, Piange quasi virgo, et l'un des chefs‑d'oeuvre absolus de Domenico Scarlatti, le Stabat mater en onze voix accompagné de la basse continue. L'ensemble du programme est dirigé par Jörg-Andreas Bötticher.
On peut le définir parfaitement comme un "Concert spirituel", qui trouve un cadre idéal dans les voûtes et les fenêtres gothiques de ce monument unique au monde. À ne pas manquer.
